L'hôtel de Crillon , institution parisienne , pièce par pièce


L’hôtel de Crillon , à Paris, est l'un des plus anciens et des plus luxueux hôtels au monde. Il est situé au pied des Champs-Élysées, au nº 10 au nord de la place de la Concorde.

Après quatre ans de travaux, le mythique hôtel de la place de la Concorde, à Paris, rouvrait ses portes en juillet 2017.

Plongée dans les coulisses d'une réinvention ...

L'hôtel de Crillon, pièce par pièce  : le jardin d'hiver


Visite d'une pièce maîtresse de l'hôtel.

Si l'on veut comprendre l'histoire de l'hôtel de Crillon, adresse mythique de la place de la Concorde à Paris c'est inévitablement par le jardin d'hiver qu'il faut commencer la visite. Ce salon feutré et discret comporte en effet l'une des premières traces de la famille Crillon dans l'Histoire de France.

Il s'agit d'une inscription sur l'un des murs de la pièce, situé à droite de l'entrée. Elle fait référence à un extrait d'une lettre envoyée en 1589 par le roi Henri IV au « meilleur capitaine du monde », en réalité son plus fidèle compagnon d'armée : le duc Louis des Balbes de Berton de Crillon. La missive dit : « Pends-toi, brave Crillon, nous avons combattu à Arques, et tu n'y étais pas. » Si le ton est de l'ordre du reproche, la relation entre le militaire et le roi ne diminue pas après ce fâcheux épisode, relaté pour la première fois par Voltaire dans l'œuvre La Henriade. Bien au contraire, ce texte témoigne des débuts de la liaison étroite entre les Crillon, puis les propriétaires de l'hôtel, et les souverains de France.

Mis en scène par l'architecte Chahan Minassian, l'espace arbore plafond doré, hautes fenêtres, banquette centrale, tissus soyeux et mica (minéral issu du quartz et du granit) sur les murs. Le tout baigné de lumière naturelle via la cour d'honneur et réchauffé par la couleur dominante de l'améthyste.

Autre élément caractéristique du salon : l'éléphant Baccarat, un des emblèmes de l'établissement, hérité de l'époque Taittinger, alors que la famille était à la fois propriétaire de la cristallerie et du Crillon acquis en 1954. Conservé durant les travaux par la célèbre manufacture, l'objet a retrouvé sa place sous le blason du duc de Crillon.

On pourra ainsi l'admirer tout en dégustant un café ou une part de gâteau, le jardin d'hiver étant accessible du petit-déjeuner au tea time. Et ce, que l'on soit ou non client de l'hôtel.


L'hôtel de Crillon, pièce par pièce  : le bar Les Ambassadeurs



Visite guidée avec champagne et caviar.

Après le jardin d'hiver, salon situé au rez-de-chaussée de l'hôtel de Crillon, adresse mythique de la capitale, Le Point.fr vous fait découvrir une autre pièce maîtresse de l'institution : le bar Les Ambassadeurs installé en lieu et place de l'ancien restaurant gastronomique. « Quasiment sur la place de la Concorde ! » s'enthousiasme Yann Daniel, son directeur, qui tend à ouvrir l'endroit au plus grand nombre, comme en témoignent sa carte de cocktails – en moyenne 21 euros – et sa localisation, près de l'entrée principale, permettant ainsi aux clients de ne pas traverser tout l'hôtel pour y accéder.

Confiés à Chahan Minassian, les derniers aménagements apportent juste ce qu'il faut de modernité à cet ensemble historique classé où se côtoient miroirs, dorures, marbre, angelots et plafond peint. On y découvre par exemple un comptoir en forme de fer à cheval, une étonnante suspension en tôle de laiton oxydé et des lustres d'époque ornés de chaînes – twists audacieux qui, contre toute attente, se fondent parfaitement dans le cadre.

Ouvert de midi à 2 heures du matin, le bar proposera également des animations musicales (live, piano, DJ sets...) et, à la carte, un nouveau concept baptisé « Les 3 C » (cocktail, champage, caviar) et imaginé par le chef barman, Christophe Davoine, sacré meilleur ouvrier de France en 2015.


L'hôtel de Crillon, pièce par pièce  : l'espace pour les hommes



Visite guidée entre cigares et confidences...

Après une coupe de champagne au bar Les Ambassadeurs ou une tasse de thé au jardin d'hiver, les clients de l'hôtel comme les Parisiens pourront également bénéficier des services de « l'espace pour les hommes », « un lieu unique en son genre dans le monde de l'hôtellerie de luxe, qui incarnera l'art de vivre et le savoir-faire à la française », précise Tristan Auer, décorateur et architecte d'intérieur, à qui l'on doit toute la conception du lieu.

Véritable voyage dans le temps, sobre, élégant et un brin British, cet endroit, dédié comme son nom l'indique à la gent masculine, accueillera un barbier et un cireur. Le premier est confié à la très en vogue Barbière de Paris ; le deuxième à Devoirdecourt, autre enseigne prestigieuse spécialisée dans l'entretien des cuirs.

Lustrage des chaussures, coupe de cheveux, confection de chemises sur mesure, choix de cigares... « Ce concierge pour homme » doit devenir, selon Tristan Auer, « un lieu de confidences, un moment de relaxation, une dernière petite touche de soins que l'on peut recevoir avant de sortir dehors ». D'autant que le designer a dessiné trois fauteuils sur mesure inspirés des voitures Aston Martin (période années 1960), chics, confortables et... fonctionnels.

Que les dames se rassurent, elles ne seront pas oubliées, puisqu'elles aussi pourront venir y sublimer sacs, souliers, porte-feuilles et autres selles à cheval...


L'hôtel de Crillon, pièce par pièce  : le salon Marie-Antoinette



Plongée dans un univers XVIIIe siècle très pastel.

Après la visite du rez-de-chaussée, direction le deuxième étage à la découverte de l'un des trois salons historiques de l'hôtel de Crillon, construits dans le même style XVIIIe que la façade mythique imaginée par Ange-Jacques Gabriel sous Louis XV.

Pour l'architecte Richard Martinet, pas de doute, son préféré est le salon Marie-Antoinette. Pièce qu'il a restaurée dans son esprit d'origine, sous la houlette des Monuments historiques, tout comme les autres espaces classés du bâtiment. Selon lui, la reine n'aurait fait qu'un court passage ici, « mais c'est bien l'effluve, le parfum, la trace légère que nous avons voulu souligner ».

Résultat : une ambiance poudrée et romantique à souhait. Des fleurs, des murs pastel, neutres, étouffés, « qui ont la vertu de faire ressortir tous les éléments » : bronze doré, cheminée, lustre d'époque et alcôve avec statue. « Il n'y a pas accumulation d'or [à la différence des deux autres salons, Batailles et Aigles, NDLR], c'est totalement le contraire », explique-t-il. L'ensemble n'est pas écrasé par l'opulence. Un salon discret en somme, d'où l'on peut admirer la place de la Concorde sans être vu, depuis l'unique terrasse (35 mètres carrés !) de ce deuxième étage...


L'hôtel de Crillon pièce par pièce  : la suite Duc de Crillon


Visite guidée dans une ancienne chapelle.

Les trois salons privés de l'hôtel de Crillon ne doivent pas voler la vedette à un autre bijou historique situé à ce même deuxième étage de l'institution parisienne : la suite Duc de Crillon. Comme pour le salon Marie-Antoinette, les artisans appelés sur le chantier de rénovation ont dû enlever les différentes couches successives de papier peint qui avaient été apposées sur les murs au cours de l'histoire, et au gré des envies des propriétaires de l'hôtel, afin de révéler les décorations d'origine, de magnifiques boiseries peintes au XVIIIe siècle.

« Cette pièce reflète l'esprit général qui a guidé les quatre ans de restauration de l'établissement », explique Marc Raffray, directeur général du Crillon. « Il a fallu en même temps conserver et moderniser. » Ont donc été préservées l'architecture et la décoration du temps de la construction de l'hôtel en 1758, quand la pièce était... une chapelle ! S'il ne subsiste aujourd'hui plus aucun vestige religieux (perdus au fil des transformations du bâtiment), on y retrouve néanmoins meubles et peintures d'époque. Pour le reste, boiseries, peintures et meubles XVIIIe ont été supprimés au profit d'une atmosphère sobre, très masculine (en témoigne la prédominance du noir et du blanc), sans fioritures. A l'image, peut-être, du duc de Crillon, loyal et brave capitaine de l'armée d'Henri IV. La suite arbore d'ailleurs une sculpture en biscuit d'origine représentant les deux hommes.

Source

http://www.lepoint.fr/

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